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Crédit: Jean Chamberland

Jean-Yves Proulx

Le prix d’un produit est-il le seul facteur dont on devrait tenir compte lors de l’achat d’un produit ?

En achetant des fruits et des légumes provenant du Mexique ou des États-Unis, nous favorisons l’emploi ailleurs et le chômage ici, ce qui accroît les dépenses publiques pour soutenir nos chômeurs  et, par voie de conséquence, l’effort fiscal des citoyens.

Inversement, lorsque nous achetons des produits d’ici, c’est ici que nous créons des emplois et ces emplois entraînent des retombées économiques au sein de nos collectivités. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec affirme d’ailleurs que chaque pourcentage d’augmentation des ventes dans l’industrie alimentaire locale entraînerait la création de 1800 emplois. Paul Krugman, économiste au New York Times, résume bien ce cycle : « Tes dépenses sont mes revenus et tes revenus sont mes dépenses ».

Fort heureusement, certaines régions ont bien compris ce principe économique. À Baie-Saint-Paul, par exemple, quand on achète local, on accumule des points pour payer des services municipaux et même une partie des taxes municipales. Les villes de Mascouche et de Lévis ont aussi développé des concepts similaires.

Protéger l’environnement et notre santé

Des considérations environnementales et de santé sont également à prendre en compte.  Les producteurs de fraises californiens font usage de fongicides à base de bromure de méthyle. Un produit interdit ici pour des raisons environnementales.  L’importation de fruits et de légumes ne répondant pas à nos propres normes ne constitue-t-elle pas une concurrence véritablement déloyale?

Et que dire de la progression du cancer dans nos sociétés? Plusieurs experts pointent, parmi les facteurs explicatifs, un lien entre cette progression et les 4 millions de tonnes de pesticides utilisés annuellement sur la planète. Les pratiques de l’agro-industrie entraînent donc dans nos sociétés d’importants coûts en santé. Ne devrait-on pas tenir compte, dans la détermination des prix des aliments issus de l’agriculture industrielle, de ce qu’il nous en coûte réellement? Une taxe sur les pesticides ne serait-elle pas aussi un outil tout indiqué pour rétablir l’équilibre?

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