Isabelle Ayotte – Éducation aux médias – Novembre 2020 

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, plusieurs vidéos faites par monsieur et madame Tout-le-Monde circulent. Ces vidéos n’ont pas été soumises aux règles journalistiques ni à des comités scientifiques. Beaucoup de fausses nouvelles sont relayées. Comment s’assurer de la véracité des faits ?

Connaître le contexte

Avant de diffuser une information, plusieurs points sont à vérifier. La première chose à faire, c’est de valider la source de l’information. Est-ce un média officiel et reconnu ? Qui possède le média ? Quels sont ses intérêts ? Est-ce un média de droite, de gauche, du centre ? Est-ce écrit par un journaliste, un chroniqueur, un humoriste ou est-ce un texte d’opinion ? Qui est la personne qui parle ? Quelle est sa formation ? À qui est-elle affiliée ? Quel est son intérêt à présenter cette vidéo ? Cet intérêt est-il financier ?

Valider le contenu

Il faut contre-vérifier les informations trouvées en consultant des sites officiels de recherche. Cela nécessite beaucoup de temps et de rigueur pour se faire un esprit critique sur ce qui est présenté. Est-ce un spécialiste du domaine ? Peut-on valider sa crédibilité ? L’article contient-il des faits ? Sont-ils présentés en fonction de leur contexte ou décontextualisés ? Sont-ils présentés de façon objective ou tendancieuse ?

De l’importance du doute

Lorsqu’un proche partage une information, nous avons moins tendance à douter. L’amour et l’estime portés à la personne renforcent cette tendance. Si l’information transmise correspond à mon système de valeur, il y a de fortes chances qu’elle se cristallise comme une vérité. Or, aimer, ce n’est pas être d’accord sur tout, tout le temps. On peut s’aimer et démontrer suffisamment d’amour et d’ouverture d’esprit pour avoir des débats d’idées.

Les grandes plateformes de diffusion de contenu autoproduit telles que YouTube permettent aux fausses nouvelles de se propager sous forme de vidéos-chocs. Mais avant de partager une information, plusieurs points sont à vérifier.

À celle de l’ouverture

Lorsqu’une personne souffre, elle n’a plus l’énergie nécessaire pour faire preuve d’empathie. Elle s’enferme dans son monde et cherche à se reconstruire. Cette période aux multiples adaptations peut être difficile à vivre. Les médias sociaux nous montrent une facette heureuse de la vie des gens, mais ce n’est pas toujours la réalité. Certains doivent fermer leur entreprise, d’autres perdent leur emploi, d’autres encore perdent des proches. Nous vivons une période de deuil collectif. Nous sommes donc, collectivement, plus vulnérables. Nos émotions prennent le pas sur nos processus cognitifs. Nous avons besoin de réconfort. Pas d’être jugés ou infantilisés.

Comment naissent les monstres

Polariser, c’est voir le monde en noir ou blanc. D’un côté les bons, de l’autre, les méchants. Quelqu’un qui entre dans la catégorie des méchants perd son humanité. La porte s’ouvre alors à toutes sortes d’atrocités sous prétexte de se défendre contre le diable. Un monstre est le bouc émissaire idéal de notre sentiment d’impuissance face à cette pandémie. Or, nous nous voyons toujours du bon côté. Il est donc difficile, voire impossible selon cette logique, de faire admettre ses torts à quelqu’un de polarisé.

Nuances et diversités

Le point à débattre n’est donc pas d’avoir raison à tout prix, mais de comprendre le processus de pensées et de valeurs ainsi que le capital émotif en jeu. De cette façon, un dialogue devient possible. Sans réelle communication, la solitude de chacun grandit, et avec elle, la tentation de se camper dans ses opinions, le tout aidé par les algorithmes des réseaux sociaux. Une façon de contrer ce phénomène est de garder contact avec des personnes qui ne pensent pas comme nous ou encore de visiter des sites Web qui ont une vision différente de la nôtre.

L’écoute active est un moyen de briser la solitude et d’apprendre. Nous adoptons nos comportements en fonction de nos émotions et de ce que nous savons. Plus le savoir s’accroît, plus s’élargit le choix de comportements possibles autres que la violence.

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