Valerie Delage Gazette de la MauricieValérie Delage, mars 2018

Après trois ans à la rédaction de la chronique « société » de notre chère Gazette, je vous annonce que celle‑ci sera ma dernière. Non pas que je manque d’inspiration, les sujets sociaux qui sont matière à réflexion pourraient m’occuper encore pendant des années ! Toutefois, j’ai décidé de me lancer dans la course, de faire le grand saut en politique, bref de me présenter comme candidate aux prochaines élections provinciales. Par conséquent, je ne peux pas maintenir une chronique dans un média qui, même s’il est communautaire, se doit de demeurer non partisan.

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Vous me direz : « Quelle mouche l’a piquée ? Laisser un noble engagement pour la vile politique… » Certaines personnes ont même essayé de me dissuader : « La politique est corrompue, tu vas te faire avaler par le système » ou encore, « Tu n’as pas besoin d’aller dans ce système pourri de l’intérieur, il y a plein d’autres manières de s’impliquer pour changer la société. » C’est vrai, et je pourrais me vanter d’en avoir essayé beaucoup ! Depuis mon adolescence, je me suis engagée dans différentes causes, j’ai travaillé ensuite en environnement et, ces 12 dernières années, j’ai été intervenante dans un organisme communautaire qui soutient des personnes très vulnérables. J’écris aussi dans ce journal au service du bien commun dans l’espoir de faire connaître une autre vision de notre société.

Valérie Delage

Valérie Delage se présentera aux élections provinciales de l’automne 2018.

Les heures dévolues à mes engagements sociaux sont si nombreuses que mon entourage s’inquiète régulièrement de la préservation de mon équilibre personnel. Je porte des vieux vêtements – pas de temps pour le magasinage ! – et mon ménage laisse souvent à désirer. Mon très épisodique lavage de vaisselle est presque légendaire. Malgré toute ma bonne volonté, je me heurte invariablement au même constat : l’énergie que l’on peut consacrer individuellement et collectivement dans notre champ d’activité ou dans notre communauté ne sera pas suffisante si on ne change pas d’abord en profondeur le système qui génère des inégalités. Comment y parvenir autrement que par la politique ?

J’en conviens, il est facile de se sentir cynique et désabusé devant les joutes entre nos élus, qui relèvent davantage du théâtre ou du cirque que de la saine gouvernance. Deux choix s’offrent donc à moi : critiquer le système ou agir pour l’influencer. Pour ma santé mentale, je choisis la seconde option. Je préfère sublimer ma frustration dans l’action, cela me semble plus satisfaisant. En effet, je persiste à croire que la politique peut regagner ses lettres de noblesse et redevenir un système collectif animé par TOUS les citoyens et les citoyennes. Je pense sincèrement qu’on peut être une personne intègre faire de la politique, et le rester!

Je suis bien consciente qu’il faut du courage pour œuvrer dans un tel milieu en conservant ses valeurs. J’en ai, c’est sûr ! Mais par-dessus tout, je ne suis pas seule. Il s’agit d’un travail d’équipe qui s’accomplit avec des dizaines de personnes partageant la conviction que le système politique doit être à l’image de ce que la population souhaite. La chose publique doit cesser d’être portée presque uniquement par un chef (ou trop rarement une chef) pour reposer plutôt sur un groupe de personnes qui représentent toute la diversité des gens qui les ont élues. Alors, quelles que soient vos allégeances politiques, je vous invite à reprendre en main ce qui vous revient de droit et à jouer votre rôle de citoyenne et de citoyen. C’est toute la démocratie qui en sortira grandie et, avec elle, l’espoir d’une société égalitaire et solidaire, objectif qui m’habite et me motive profondément.

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