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Vanessa Duval – juin 2020

Le jardinier-maraîcher, Jean-Martin Fortier, Écosociété

Formé en études environnementales et fondateur de la ferme de La Grelinette et de la Ferme des Quatre-temps à Hemmingford, Jean-Martin Fortier est le visage populaire du moment en  agriculture biologique sur petites surfaces.

C’est selon une approche intellectuelle et soucieuse de l’environnement que son livre : Le jardinier-maraîcher a été rédigé; un ouvrage de référence pour les agriculteurs désireux de pratiquer une agriculture durable et rentable. La première édition du livre, parue en 2012, a été revue et augmentée en 2015, plus adaptée à l’évolution constante et rapide du milieu.

Ce livre traite de la permaculture en abordant des techniques de travail minimal du sol, de fertilisation organique, de désherbage et accompagne également le lecteur dans un processus d’achat ou de location d’une terre selon les aspects topographiques et logistiques des installations.

Le portrait global de l’agriculture pratiquée en formule « bio-intensive » est d’abord dépeint pour ensuite être décortiqué selon les diverses étapes à suivre, puis, les méthodes et outils employés sont présentés plus en détail avec supports visuels et illustrations.

L’agriculture soutenue par la communauté, dans une optique de consommation locale, est mise de l’avant afin de stimuler l’économie agricole et d’en réduire l’empreinte écologique. Des tableaux et des calendriers permettent d’expliquer la rentabilité et les coûts de production et permettent également de guider l’agriculteur dans la préparation de sa saison de culture.

Bien que plutôt technique et précis, ce livre demeure accessible et digeste pour un large public puisque très bien vulgarisé. Nul besoin d’être un vétéran de l’agronomie pour en comprendre les notions, même un néophyte y trouvera son compte!

Benjamin Davis-Veilleux – juin 2020

Ce que le jour doit à la nuit, Yasmina Khadra, Éditions Julliard

Ce qui fait de Yasmina Khadra un auteur précieux c’est tout d’abord qu’il est capable, sans effort apparent, de nous présenter autant la psychologie des personnages qu’il met en scène, que de nous faire comprendre les enjeux sociaux des événements qui forment la trame de fond de ses romans.

Ici dans ce roman paru en 2008, c’est la quête d’identité du jeune Younes qui est présentée au lecteur. Fils d’un fermier algérien ayant tout perdu lors de l’incendie criminel de ses champs de blé, Younes est envoyé vivre chez le frère de son père à Oran où ce dernier tient une pharmacie et jouit d’une vie confortable parmi la société privilégiée de l’Algérie. Younes reçoit le nouveau nom de Jonas afin de faciliter son intégration aux « roumis », nom donné aux européens vivant sur le sol algérien, et du même coup sera déchiré entre ces multiples facettes de son identité.

D’un côté, Younes est un Algérien issu d’un milieu pauvre dont la famille vit encore dans une misère humiliante, et d’un autre côté, il est celui qui vit dans l’aisance de sa vie d’adoption et surtout de l’amour indéfectible qu’il porte à Émilie, premier et seul véritable amour de sa vie.

C’est donc une histoire toute en déchirement, toute en remise en question que nous offre Yasmina Khadra en nous plongeant dans une Algérie déjà fissurée par le colonialisme français et qui se déchirera complètement lorsque le peuple algérien se battra pour son indépendance avec l’intention d’expulser les Français du pays et de guérir les humiliations subies pendant 132 ans de contrôle français.

La complexité des personnages et la nuance que sait apporter Yasmina Khadra à l’histoire du Moyen-Orient font de ce roman une œuvre incroyablement touchante à lire et qui nous porte à réfléchir sur une foule de questions de société.

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