Cet article s’inscrit dans le cadre du projet Proche en tout temps porté par Le Gyroscope et Le Périscope, deux organismes de la Mauricie venant en aide aux proches de personnes vivant avec des problématiques de santé mentale. Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier de l’Appui Mauricie. Pour rejoindre l’équipe du projet Proche en tout temps, contactez-les par courriel au info@procheentouttemps.org.Marianne CornuMarianne Cornu – collaboratrice pour Proche en tout temps – mai 2020

Selon des données de l’Institut national de santé publique du Québec, 22 % des Québécois de plus de 65 ans éprouvent une détresse psychologique marquée. Ce pourcentage est moindre que dans les autres tranches d’âge, mais cela demeure une grande proportion. En temps de crise, comme c’est le cas actuellement, on peut même supposer que ce chiffre est bien plus élevé, car la crise de la COVID-19 les touche particulièrement.

La peur est une émotion que l’on ressent face à un danger réel, voire potentiel. Le danger, dans la crise actuelle, est des plus réels. On y est exposé continuellement, que ce soit en personne si on a des contacts, par exemple dans les résidences pour aînés, à l’hôpital ou lors d’une simple sortie dans un commerce, ou encore à travers les médias, à travers nos conversations.

Les personnes aînées peuvent craindre d’attraper la maladie, d’avoir des complications ou que des personnes de leur entourage contractent le virus ; elles peuvent aussi avoir peur de mourir, avec tout ce que la situation implique, comme les limitations des visites à l’hôpital en contexte de fin de vie ou l’absence de funérailles dignes de ce nom. Ces personnes vivent des pertes importantes, notamment l’impossibilité de sortir et de voir des gens.

À force de ressentir de la peur, de l’incertitude, d’être restreint dans nos activités, la perception qu’on a du danger peut devenir exagérée ou prendre beaucoup de place, du moins si on a une tendance anxieuse. On imagine jusqu’où cet état peut s’intensifier chez une personne ayant un trouble anxieux à proprement parler ou vivant avec un autre trouble de santé mentale.

Si l’on ajoute à cela le stress et l’anxiété ambiants, ressentis et véhiculés par les autres, qu’ils soient corésidents, voisins ou membres de la famille, étant donné que le stress peut être « contagieux », nous voilà face à un cocktail assez corsé.

Chez les aînés, l’anxiété est tout particulièrement associée à la dépression (et à une foule d’autres problèmes de santé). Il est donc d’autant plus important de trouver des moyens pour la diminuer, ne serait-ce qu’un peu.

L’attitude et la disponibilité de l’entourage (famille, bénévoles, amis, etc.) pourront faire une grande différence. Des appels téléphoniques réguliers, où la légèreté et le rire seraient mis de l’avant sans occulter les difficultés, pourraient s’avérer salutaires.

On peut aussi suggérer à nos proches aînés qui écoutent les nouvelles en continu de varier leurs activités ou du moins d’écouter autre chose, car une surexposition aux médias peut faire augmenter l’anxiété. Un excès d’information peut aussi être difficile à traiter pour le cerveau, peu importe le contenu.

Il peut être utile de poser la question suivante à un proche aîné dont on s’inquiète : « La dernière fois que vous avez vécu une grosse épreuve, comment avez-vous fait pour passer au travers ? » Sa réponse pourrait nous indiquer ses facteurs de protection les plus efficaces : sentiment de compétence, capacité d’adaptation, soutien de l’entourage, créativité, spiritualité, loisirs, etc. On peut alors essayer de miser sur des moyens semblables pour aider cette personne à traverser du mieux possible la crise actuelle.

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