Cet article s’inscrit dans le cadre du projet Proche en tout temps porté par Le Gyroscope et Le Périscope, deux organismes de la Mauricie venant en aide aux proches de personnes vivant avec des problématiques de santé mentale. Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier de l’Appui Mauricie. Pour rejoindre l’équipe du projet Proche en tout temps, contactez-les par courriel au info@procheentouttemps.org.Kathy Guilhempey, coordonnatrice de projet février 2020 Les services offerts en santé mentale par le réseau de la santé ont défrayé la chronique au cours des derniers mois : des personnes en détresse, faute de recevoir des soins adaptés à la gravité de leur état, ont mis fin à leurs jours. Dans un tel contexte, les membres de l’entourage d’une personne aînée vivant avec une problématique en santé mentale peuvent légitimement se demander comment faire confiance à ces mêmes services pour répondre adéquatement aux besoins de leur proche, souvent complexes en raison de la présence simultanée de plusieurs conditions de santé différentes. Des changements nécessaires Une remise en question et un changement de pratiques dans l’offre de soins en santé mentale sont nécessaires, pour éviter une perte de confiance. Et c’est un risque que nous ne pouvons pas nous permettre de courir : quand une personne est en crise suicidaire, aller chercher de l’aide demande du courage… mais aussi de la confiance en la capacité du système de santé à répondre à ses besoins impérieux et immédiats. Sans cette confiance, le courage ne servirait à rien… pour ainsi dire.

Les services de soin en santé mentale ne sont pas parfaits, mais ils existent : nous ne devrions jamais hésiter à aller chercher de l’aide. – crédits: sincerely media

  Poser un regard lucide Malgré les événements tragiques relatés plus haut, la compétence des professionnels de la santé n’a en rien été modifiée. Nous avions et avons toujours, d’excellents médecins, infirmières, travailleurs sociaux, etc. La gériatrie est une spécialité relativement nouvelle qui permet de mieux comprendre et traiter les portraits cliniques complexes des aînés. La psychiatrie se dote aussi  d’une surspécialité : la gérontopsychiatrie. Bien que submergées de demandes, les ressources sont là et sont de qualité. Reste à y avoir plus facilement accès. Réagir ET agir En attendant les changements évoqués plus hauts, que faire? Une réaction constructive serait que les membres de l’entourage en santé mentale investissent d’autant plus leur rôle d’accompagnateur[1], toujours dans la limite de leurs capacités. Par exemple, si un proche est totalement désorganisé, il ne sera pas le mieux placé pour expliquer l’intensité de sa détresse à un médecin. Parfois également, l’entourage peut insister pour s’assurer du respect des droits et besoins du proche, rappeler que la concomitance d’un autre problème de santé peut interférer dans la compréhension de la situation, etc. Au-delà de cette réaction, développer une vision de ce à quoi des services de santé mentale optimaux pourraient ressembler permet de ne plus se placer seulement en réaction, mais en action, en partageant cette vision lors de tables de concertation. L’expertise et le point de vue des membres de l’entourage en santé mentale auprès d’aînés doivent être entendus : une personne sur sept au Québec a 65 ans ou plus[2] . Les membres de l’entourage peuvent donc également devenir des partenaires. Pour terminer, plus que jamais, la collaboration de l’entourage en tant qu’accompagnateur de son proche, mais aussi en tant que partenaire des services de santé, est essentielle pour pallier les lacunes actuelles des services en santé mentale du système de santé. Mais elle est essentielle aussi depuis toujours : parce qu’on chemine mieux sur le chemin du rétablissement quand on est soutenu. Consultez ici les autres chroniques de Proche en tout temps.


[1] Les rôles d’accompagnateur et de partenaire, sont deux des rôles identifiés dans le modèle CAP du Réseau Avant De Craquer. Pour en savoir plus : http://www.avantdecraquer.com/identifier-votre-role/gardez-cap-modele-retenir/ [2] Statistique de 2011, de la direction de la recherche, de l’évaluation et de la statistique du ministère de la Famille et des Aînés.

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